spécialisé en rénovation énergétique et éco-matériaux

Ça va barder! Ou comment rhabiller sa maison pour l’hiver
Appel à propositions architecturales 2009

Localisation : Le Mans, Sarthe (72)
Maîtrise d’ouvrage : C.A.U.E de la Sarthe
S.H.O.N : 150 m2
Montant prévisionnel de l’opération : 37 900 € HT
Publication : catalogue de l’exposition

Dispositifs énergétiques : mise en place d’une isolation par l’extérieur en bottes de paille, poêle à bois.
Matériaux utilisés : fibre textile recyclée, bottes de paille, enduit chaux/sable et finition chaux/sable.

Intervention sur le bâti existant
Le projet se veut résolument minimaliste dans son intervention, permettant un impact écologique minimum, prenant en considération l’analyse du cycle de vie de tous les matériaux utilisés, réutilisés ou déposés sur le chantier : limitation des déchets, faible consommation d’énergie, faible production de matériaux. Une modification du bâti existant ne se justifie que par une nécessité absolue d’amélioration de la fonctionnalité de l’habitat ou par une réponse à la double problématique d’amélioration du confort thermique et visuel.
Au sommet de l’isolant, pour recueillir les eaux pluviales de la toiture, l’adaptation d’un chéneau rend possible l’emploi d’une épaisseur importante ajoutée aux murs de façade, donne une nouvelle esthétique à ce pavillon d’architecture « quelconque » et épargne la toiture et la charpente existante. Ce détail du chéneau permet de ne pas modifier la charpente et la toiture existantes, en réduisant les ponts thermique entre les isolants: extérieurs pour les murs de façade, et intérieur pour les combles.

Isolation
Sur l’ensemble des façades extérieures, l’utilisation de bottes de paille permet d’atteindre :
– des performances d’isolation très importantes : 45 centimètres d’épaisseur d’isolant extérieur minimum,
– un faible coût : un ballot moyen coûte environ 1 euro,
– un impact écologique réduit par :
1- sa production. La paille est la partie résiduelle de la récolte des céréales lors de la moisson. Son utilisation est variable mais peut parfois être brûlée sur place. Son utilisation pour le bâtiment permet d’éviter un tel gâchis et d’utiliser un matériau n’ayant pas nécessité d’énergie spécifique à sa production.
2- son transport. La paille est disponible localement.
Dans le même esprit, sous la toiture, l’emploi d’un isolant en fibres textiles recyclées permet de limiter les déchets et donner une seconde vie à un matériau.
Le plancher haut de la cave est isolé par des panneaux rigides de 6 centimètres de liège expansé.

Approche bioclimatique
L’implantation d’une double peau à l’angle sud de la maison permet d’emmagasiner un maximum de chaleur solaire, en hiver, et d’apporter à l’espace du rez-de-chaussée un confort de lumière naturelle. L’intégration au bâti de cette « serre bioclimatique » facilite la prise en compte des ponts thermiques et améliore la productivité énergétique.
En hiver, dès que le soleil frappe le vitrage, l’air réchauffé à l’intérieur de la double peau pénètre dans l’habitat par l’ouverture du vitrage intérieur. Une protection par stores extérieurs et des ouvertures hautes et basses dans le vitrage extérieur permettent de réguler les surchauffes d’été.

Réagencement intérieur du rez-de-chaussée
L’espace au rez-de-chaussée est ouvert pour améliorer la qualité spatiale de l’ensemble entrée / cuisine / salon et permettre la diffusion de la lumière naturelle et, en hiver, la diffusion de la chaleur produite par la serre le jour et le poêle à bois, la nuit.